S’il existe un album que j’attendais avec une impatiente presque excessif, c’est bien celui de ces 6 monstres et presque rois incontestés du Rock Psychédélique.
Il faut dire qu’après un « Directions To see a Ghost » totalement écrasant par sa force, et son ambiance, on était en droit de se demander comment les Black Angels pouvaient encore nous poser le cul par terre.
Il y avait les « Doors« , et puis on avait aussi eu droit au « Velvet Underground » et quels moments surnaturels passés avec ces deux groupes. Pouvait-on imaginer, aujourd’hui, une bande, qui ose remettre au gout du jour ce rock, pesant, boueux, distordu, hallucinogène et j’en passe, qu’on nome le rock psyché ?
Pouvait-on imaginer un groupe aujourd’hui qui, à défaut de surpasser les légendes cités plus haut, puisse au moins les égaler ?
Et bien les cocos, nos amis Texans l’ont fait !
Qu’on reste clair dès le départ, ces mecs d’Austin ont réussi à se mettre dans leur poches et après deux albums seulement, toutes les critiques qu’elles soient spécialiste du genre ou simple amatrices. Deux albums ahurissants de génie. Et il faut croire qu’ils ont décide de ne pas en rester là les Black Angels.
Dès le premier morceau de l’album, on est déjà dans l’ambiance ; « Bad Vibrations » sonne comme un passage vers les années 60’s. La révolte, les cris de guerres, rues dépavées…
Les grosses guitares apparaissent, les riffs bien lourds et les coups d’échos viennent alourdir la scène. Il ne manque plus que la fumée et l’odeur de la poussière étouffante pour compléter le tableau.
Le ton est donné donc, et rien ne devient bien plus poétique avec la suite. Au contraire, « Hauting at 1300 McKinnley » et ses orgues diaboliques vous envoie direct vers l’apocalypse avant de plonger dans les échos d’Alex Maas dans le fascinant et impressionnant « True Believers« .
Ce qui fascine dans cet album, c’est la manière dont il est construit tant la rythmique et l’atmosphère qui règne dans ses titres. On s’en rend bien compte lorsque déboule « Téléphone » et son ton léger et presque pop. Il n’en reste pas moins que ce morceau sonne bien la révolte et les valeurs des 60’s.
Il règne dans ce disque tout ce qui rend le psyché profond, poignant, oppressant et incontestablement puissant. Et ça, les Black Angels l’ont bien compris et ne cessent de nous plonger dans des abîmes cauchemardesques avec « Entrance song » ou encore « The sniper ». L’ambiance est saisissante, hypnotique, les guitares se superposent et nous envoie dans un monde informe, lourd et massif.
On l’aura vite compris, Alex Maas et ses 5 autres démons, nous livrent ici un album qui va occuper pendant longtemps encore nos platines vynils. Un album dans la lignée de tout le travail impressionnant qu’ils ont déjà accompli. Il y a dans « Phosphène dream » tout le concentré du rock psyché, et toutes les questions, les combats, et les agitations des années Doors. La voix lyrique et envoûtante d’Alex Maas, ne cesse de nous surprendre dans des titres aux atmosphères lourdes et oppressantes tel que la musique éponyme de l’album.
Bien sur on y retrouve toues les influences du Velvet, les claviers grinçant et dansant des doors et même un hommage au 13th Floor Elevators avec « Yellow Elevator #2« . Mais là ou les Black Angels se démarquent des autres groupes Psyché comme leur compatriote des Black Montains, c’est dans la parfaite maîtrise des dernières technologies en matière de sons combiné au génie du groupe à saisir et créer l’univers distordant, brumeux, lugubre, étouffant, et parfois terrifiant qui fait la richesse et la puissance du Psyché. On reviendra particulièrement sur le mystique « Bad Vibration » et sa rythmique saisissante, sur la fin du morceaux, qui vous désarme complètement et vous plonge dans un abîme destructeur. Chaque nouveau titre apporte son lot de poussière, de fumée, d’odeur âcre et acide et vous déstabilise définitivement. On en sort épuisé.
Il m’arrive souvent de relire le « Horla » de Maupassant, et si jamais une musique devait illustrer cette nouvelle, certainement que celle des Black Angels y parviendrait à la perfection.
Sortie : 13 septembre 2010
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