Ma première rencontre avec Mikey Russell, à l’époque, c’était avec Wax on radio. Bientôt musique du moment d’ailleurs.
Je me souviens de cette musique, « Today i became a realist », qui m’avait fait une grande impression. Et j’avais adoré le reste de l’album. Pourtant, sans trop chercher pourquoi, le groupe s’est séparé alors que j’espérais tant un autre album.
En quelques cliques, tu atterris sur leur myspace, et très vite ensuite, sur leur site web. Encore un clique ou deux et puis tu repars avec un double EP totalement gratos et libre. Et rien que pour ça, ce serait une belle bourde de ne pas prendre le temps de les écouter les Suns.
D’habitude, le post rock m’ennuie très vite. Pourtant, avec eux, et déja avec Wax on radio, il y a la voix de « Mikey Russell » qui réussi toujours à me séduire autant. Difficile de lâcher prise face à son chant toujours aussi lyrique et exalté.
Et lorsqu’on se retrouve avec ces doubles EP, c’est la première chose qui entre en jeux. Déjà avec son ancien groupe, on pouvait le ressentir, mais c’est devenu plus clair avec Suns. Les musiques qui sont écrites, ne peuvent vivre et offrir toutes leur beauté et leur force sans la voix de son chanteur. Et le contraire aussi peut-être. Et c’est ça qui fait la force de Suns. Avec son nouveau groupe, on sent que « Mikey Russell » a trouvé sa véritable famille. D’abord, parce que les idées, les thèmes, et les valeurs de ses autres membres font partis des siens. Mais aussi, et surtout, parce que leur production, leur musique décrivent parfaitement l’univers, et la vision qui habitent le chanteur.
Certains pourtant pourront lui reprocher ses longues envolées vocales et ses cris déchirés en prétextant de longs accords plaintifs qui n’amènent rien à sa musique et parfois même peuvent faire suer. Et pourtant, c’est dans ces envolés sauvages que la force et la dimension de ces musiques prennent tout leur sens ; Il y a dans ces EP quelque chose de vrai et qu’on pourrait presque toucher du doigt. Souvent les accords, et les riffs qui apparaissent plus fort à chaque secondes, résonnent et remplissent complètement la pièce qui vous entoure. Et quand le chant du chanteur se couche dessus, il devient difficile de ne pas décoller avec lui dans ses élans utopiques.
Utopique, parce qu’il faut se l’avouer, le monde dans lequel semble vivre « Mikey Russell » ressemble un peu à celui de la petite maison dans la prairie. Attention, je ne dis pas que cette série est risible hein ?
C’est une de mes préférés à moi, alors pas touche !
Seulement, les pieds nus, marchons ensemble sur les chemins verdoyant, et festoyons autour d’un bon fromage accompagné d’un petit blanc en invitant tout ceux qui voudront se joindre à nous, c’est un peu trop se voiler la face.
Bien sur, les thèmes cher de suns, la nature, le partage, l’échange, la générosité et j’en passe, ne sonne ni ridicule, ni naif. Au contraire, on a parfois l’impression que la colère qui résonne dans le chant de Mikey Russell vous donnerait envie de rejoindre son fan club de hippies. Mais surtout, ils font prendre conscience qu’avec des projets comme ce double EP distribué gratuitement, il suffirait de peu, pourvu que nous soyons ensemble, pour retrouver un peu de notre humanité.
Il y a quelque chose de spontané et de juste dans les musiques qui composent ces deux EP ; Sur le style, rien de révolutionnaire, mais un peu à la façon de « Sigur Ros » qui ont trouvé l’alchimie parfaite pour rendre la nature mélodique, les « Suns » ont réussi à donner la musique à une vision plus ouverte, et réfléchi de notre monde. On perçoit à travers des guitares grinçantes, des claviers entêtants et une batterie lunatique qu’ils ont réussi à créer ce sons si particulier qu’on sait tout de suite à qui on a à faire quand on les écoute. Et pour un premier essaie, c’est déjà une belle réussite.
Même si je n’ai pas eu mon deuxième album avec Wax on radio, je dois avouer qu’avec les Suns, « Mikey Russell » me comble plus que je ne pouvais l’espèrer.
Au cœur d’un groupe qui lui colle à la peau et auquel on sait qu’il a su trouver ses marques, notre jeune chicagoien débute avec deux EP franchement bons. Rien d’original, ni d’unique, mais il pose là, avec ses autres membres, les bases d’un style et d’un univers personnel. Et c’est déjà pas mal quand on sait le peu de moyen dont ces derniers disposaient pour produire leur musiques et par rapport à toutes les autres flopées de groupe ou artistes qui jonglent dans ce même Post-Rock.
Sortie : octobre 2010
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